Cette rentrée marque l’arrivée des nouveaux avis de taxes foncières sur laquelle figure une hausse de 4 % des taux communaux par rapport à 2023. Il s’agit de la première augmentation depuis 2018, une décision prise par le conseil municipal pour faire face à plusieurs défis financiers : la stagnation des dotations de l’État et l’inflation persistante.
Maintenir l’équilibre financier
Le budget 2024 de la commune s’articule autour de deux priorités majeures : maintenir les services publics essentiels et garantir l’équilibre financier. Consciente des difficultés que représente cette hausse pour les ménages, la municipalité a cherché à limiter l’impact en adoptant des mesures d’économie, en optimisant l’utilisation des ressources existantes et en investissant dans des projets clés pour l’avenir de la commune. Parmi ces projets, la rénovation de la maison communale nécessaire pour attirer une nouvelle famille et revitaliser (un peu) le village.
Des chiffres parlant : Comprendre l’impact de l’augmentation
Pour bien saisir l’enjeu de cette augmentation, il est essentiel d’examiner quelques chiffres. L’augmentation de 4% des taxes représente une somme additionnelle de 1 918 € sur un budget de fonctionnement de 193 983 €. Cette somme, bien que modeste à première vue, a un impact significatif lorsqu’elle est comparée à des dépenses concrètes de la commune. En 2023, par exemple, la consommation de fioul pour chauffer la mairie a coûté 3 969,02 €. Ainsi, le montant perçu grâce à l’augmentation des taxes couvre environ 48,35 % de ces coûts annuels de chauffage.
En comparaison, en 2020, les mêmes besoins en chauffage coûtaient 2 849,70 €, soit une augmentation de 1 119,30 € en trois ans. La hausse des taux couvre à elle seule plus de 58 % de cette différence, démontrant l’impact direct de l’inflation sur les finances communales.
Ces chiffres illustrent bien qu’une augmentation des taxes est parfois nécessaire pour compenser les hausses de coûts généralisées qui affectent toutes les dépenses de fonctionnement de la commune.
Les revalorisations décidées par l’État ne suffisent pas à absorber l’intégralité de l’augmentation du coût de la vie, obligeant les communes à ajuster leurs propres taux pour garantir leur viabilité.
L’absence de la taxe d’habitation : Un manque à gagner
Un autre facteur déterminant dans la décision d’augmenter les taxes locales est la réforme de la taxe d’habitation. Depuis sa suppression progressive, la compensation accordée par l’État est calculée sur la base du taux appliqué en 2017 (dont le taux à l’époque était 9,12%). Une augmentation de ce taux aujourd’hui ne génère donc pas de nouvelles recettes fiscales, sauf pour les résidences secondaires. Cela laisse un vide financier que les communes, comme Moussy, doivent combler par d’autres moyens.
Trouver un équilibre : Ajuster les taux et préserver l’autonomie financière
Bien que l’augmentation des taux ne soit pas une solution définitive et ait ses limites, elle est rendue nécessaire par le contexte économique actuel. Avec des taux d’imposition parmi les plus bas de la communauté de communes Vexin centre et du Département, Moussy se trouve dans une position où il devient crucial d’ajuster ses taux à ceux des communes similaires. Cet ajustement permet non seulement de préserver l’autonomie financière de la commune, mais aussi de lui donner accès à des dotations plus importantes. En effet, le montant des dotations dépend aussi du potentiel et de la pression fiscales des contribuables.
L’augmentation des taxes locales est une réponse mesurée aux défis financiers auxquels la commune fait face. Il s’agit d’un choix stratégique pour garantir la pérennité des services publics tout en préparant le village à un avenir plus stable et attrayant pour ses habitants.